Histoire de Mouthier-en-Bresse
D’après la monographie “histoire de Mouthier”, rédigée en 1908/1909 par Albert REBOUILLAT
Ce lieu, très argileux et humide, est occupé depuis l’Antiquité.
Le nom de la commune doit son origine au mot monastère : “Moustier” pour couvent.
Le prieuré
En effet, des moines sont venus s’installer sur la commune avant l’an mille. Il semblerait que Mouthier soit évangélisé par Saint-Leutain (470 – 547). Un monastère fut construit puis détruit et un second fut construit plus tard avec l’abbé Bernon, premier abbé de Cluny. C’est au Xe siècle que l’abbé Bernon unit le couvent de Mouthier aux abbayes de Baume-les Messieurs et Saint-Lothain. A sa mort en 927, le prieuré de Mouthier fut séparé de Cluny et rejoint celui de Baume.
Plan du prieuré, extrait du terrier de 1781-1783
La vie monastique poursuit son cours pendant plusieurs siècles.
Au XVIIe et XVIIIe siècle, les moines cèdent les fonctions curiales à un prêtre séculier. A partir de 1771, les moines abandonnent le prieuré qui est réuni à celui de Baume. A partir de ce moment-là, les bâtiments servirent à assurer des fonctions publiques : mairie, écoles, remise à bois.
A la Révolution, les biens du prieuré furent nationalisés puis démolis. Les meubles furent vendus par lots ou fondus en monnaie malgré le refus catégorique du curé et de la municipalité de l’époque.
La paroisse de Mouthier
Mouthier a possédé 2 églises :
- celle du prieuré : l’église de Saint-Oyant, très vaste, était réservée au monastère.
- l’église de Saint-Vite, paroissiale, plus modeste était placée sous la protection du seigneur de Bellevesvre.
La paroisse de Mouthier est importante car elle couvre une grande surface géographique : “Rive gauche de la Brenne”, “Rive droite avec Dissey”, Beauvernois, Chêne-Sec, Le Tillerey, Teignevaux, Saint-Martin, Chalange.
L’église actuelle a brûlé puis fut restaurée. Elle renferme la pierre légendaire de Saint-Vite sur laquelle fut martyrisé le saint par les Romains.
L’église renferme une piéta, une sculpture polychrome toute de bois datant du XVIe siècle. Nous pouvons observer aussi 3 magnifiques bâtons de pèlerins classés au registre des monuments historiques.
La pierre du martyre de Saint-Vit ; on y déposait autrefois les enfants malades.
L’un des bâtons de pèlerin
Notre dame des Sept Douleurs, sculpture sur bois du XVIème siècle, inscrite au répertoire des monuments historiques
Saint Guy ou Saint Vit(e) – Patron de Mouthier
Les seigneuries
.Bien avant la révolution, le territoire communal était rattaché à cinq seigneuries : la baronnie de Bellevesvre, la seigneurie d’Evens, la seigneurie d’Hiège, la baronnie de Dissey et celles d’Authumes.
Le baron de Bellevesvre était seigneur du clocher de Mouthier. Sa suzeraineté s’étendait sur les hameaux de Four en Chaux, la Ronce, les Creuillons, le Rond, une partie d’Hiège et le hameau de la Verne.
La seigneurie de Dissey s’étendait sur Dissey, le Colombier, les Champs et les Rattes. Le château du Colombier existait encore en 1634, il en subsiste un vestige du fossé. En 1665, le domaine de Dissey fut légué à la famille de Montessus, seigneurs de Bellevesvre.
La seigneurie d’Evans comprenait les hameaux d’Hiège, Evans, les Bigueures, le Tilleret et Chêne-sec. Elle était formée des deux fiefs d’Evens et Hiège restés distincts jusqu’en 1760. Ce domaine fut démembré à la mort sans héritier du dernier membre de la famille de Villevieille en 1802.
Plan de la maison seigneuriale d’Evans et dépendances – 1781
Enfin, les hameaux de Chouillère et Favry étaient rattachés à la seigneurie d’Authumes.
La communauté administrative de Mouthier à la Révolution
En 1787, on trouvait 3 zones administratives :
* Mouthier rive gauche comprenant le Bourg, Hiège, Evans, Le Rond, Les Creuillons, La Ronce, Four-en-Chaux gérée par un échevin élu. Ce même échevin gérait en même temps Beauvernois avec Les Bigueures, Chêne-Sec, le Tilleret, Les Bigueures.
* Dissey rive droite comprenant Dissey, Les Champs, Les Rattes, La Verne, Chouillère, Favry gérée par son propre échevin élu.
En 1789, Mouthier et Dissey sont réunis et séparés de Beauvernois pour former les actuelles communes.